Composition française – Retour sur une enfance bretonne de Mona Ozouf

Aux Editions Gallimard (2009) et empreinté à la bibliothèque Les Amours Jaunes – Morlaix

Mona Ozouf est historienne, et ce qui m’a intéressé ici, c’est son rapport à la Bretagne, à Saint Brieuc, à Lannilis …

Son parcours de vie et sa mémoire phénoménale de détails de son enfance nous plonge dans un contexte familial et social complexe, qu’il est plaisant de découvrir.

Elle déconstruit les idées reçues sur la politique, et revient à la fin de l’ouvrage sur la construction historique de l’école de Jules Ferry.

Ce qui me reste, c’est le rapport à la langue : le breton. Une langue comme véhicule d’une culture ancestrale, intraduisible sans perte de sens. L’importance des langues vivantes, leur préservation, leur interdiction parfois à l’école.

Aujourd’hui le breton est enseigné dans les écoles primaires publiques, dans les classes dites bilingues. Dommage que cela est pris tant de temps, le temps que ne se perde beaucoup d’expressions incroyables.

Alors que je vivais dans une petite communauté internationale en 1992, quelques mots et expressions que je pensais du français faisaient le plaisir du groupe ! Voilà un bien joli héritage…

Découvrir l’auteur

https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/mona-ozouf

https://www.cambridge.org/core/journals/annales-histoire-sciences-sociales/article/linvention-de-lethnographie-francaise-le-questionnaire-de-lacademie-celtique/9A3F39F12E6656CC01CAD537D54A2356

Je selfie donc je suis d’Elsa Godart

Aux éditions Albin Michel (2016)

Elsa Godart est docteur en psychologie et philosophie, elle est chercheuse, enseignante et psychanalyste.

Son ouvrage est dense et demande de prendre son temps pour être pleinement appréhendé et apprécié. Le sous titre est très parlant : « Les métamorphoses du moi à l’ère du virtuel ».

Tous ses chapitres furent pour moi très parlants et m’ont renvoyé à des questionnements que j’avais déjà, en me donnant des pistes de réponses ou une clarification de interrogations.

Sincère aussi, la chercheuse n’émet pas un jugement et se questionne sur ses propres usages.

Un excellent ouvrage pour ceux qui essaye de comprendre le plaisir qu’ils éprouvent sur les réseaux sociaux et la manière dont cela vient brouiller les pistes dans leur vie réelle.

Réel et virtuel ne sont pas ici opposés, bien au contraire, ce sont tous les liens et recoupement qui sont dans ce livre soigneusement analysés, sous l’angle de la psychologie humaine.

Découvrir l’auteur

https://elsagodart.jimdo.com

L’amour sous algorithme de Judith Duportail

Publié aux Editions Goutte d’Or (Mars 2019) et empreinté à la médiathèque des Ailes du Temps à Morlaix

L’auteur est journaliste indépendante et nous convie à la suivre alors qu’elle joue les cobayes sur Tinder, l’application de rencontres en lignes.

De ses mésaventures relatées avec humour, ce qui me reste, c’est encore et toujours la puissance des algorithmes.

Non pas la toute puissance de la technologie, mais la manière dont les humains décident en connaissance de cause, d’orienter la puissance de calcul des machines selon leur vision du monde, de la vie, et ici dans le rapport hommes/femmes.

L’usage de Tinder, décrypté ainsi par la journaliste, donne des clés à tous ceux qui s’interrogent sur la visibilité de leur profil.

Pour moi, c’est un merveilleux exemple de ce à quoi mène un algorithme. La rencontre amoureuse en ligne met en exergue la tension vécue par les usagers, hommes et femmes, les inégalités et surtout la non-transparence des règles d’un jeu, joué en aveugle par des millions de personnes.

Découvrir l’auteur

http://www.slate.fr/story/174813/tinder-competition-note-desir-appli-rencontre-judith-duportail

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/tinder-favorise-les-couples-ou-l-homme-est-dominant_2068122.html

Coronavirus et école à distance

Partage d’articles parus dans Le Monde – Mars/avril 2020

La crise du coronavirus a plongé du jour au lendemain tous les élèves derrière un écran pour la poursuite de leur cursus scolaire.

Pascal Plantard et son équipe de chercheurs du réseau M@rsouin se sont plongés dans le quotidien des enseignants pendant le premier mois de confinement. L’étude se poursuit, mais l’on peut d’ors et déjà lire ses 3 articles publiés dans Le Monde :

https://www.lemonde.fr/education/article/2020/03/17/coronavirus-et-enseignement-a-distance-entre-augmentation-des-inegalites-educatives-et-transformation-pedagogique_6033349_1473685.html

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/24/coronavirus-le-deuxieme-front-de-la-nation-apprenante_6034191_3224.html

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/07/ecole-a-la-maison-qui-sont-les-800-000-eleves-perdus_6035789_3224.html

Découvrir l’auteur

https://cv.archives-ouvertes.fr/pascal-plantard

https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01164360/file/Note%20de%20synthèse%20HDR%20PP%20version%20étudiant.pdf

Le soin est un humanisme de Cynthia Fleury

Aux éditions Tracts Gallimard, n°6

Une lecture parfaite en temps de confinement.

Cynthia Fleury s’active sur le terrain et écrit ici que « Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien ».

Son engagement, elle le vit dans le réel, auprès des soignants et des malades à l’hôpital.

Elle écrit à propos de la vulnérabilité :

« Je souhaite porter et promouvoir une vision de la vulnérabilité qui ne soit pas déficitaire mais, au contraire, inséparable d’une nouvelle puissance génératrice des principes des usages. La vulnérabilité est une combinaison d’hypercontraintes, qui souvent d’emblée dévalorisées, stigmatisées par la société comme étant non-performantes, invalidantes et créatrices de dépendances. Mais elle nous invite, nous, les « autres », à mettre en place des manières d’être et de se conduire, précisément autres, aptes à faire face à cette fragilité pour ne pas la renforcer, voire pour la préserver, au sens où cette fragilité peut être affaire de rareté, de beauté, de sensibilité extrême. Ce qui est donc intéressant dans la vulnérabilité, en dehors du fait qu’elle est consubstantielle à tout homme et finalement assez peu spécifique, c’est qu’elle invite l’homme à inventer un ethos, à produire un geste plus soucieux de la différence de l’autre : elle fait naître chez nous une préoccupation, une attention, une qualité inédite de présence au monde et aux autres. Elle fait naître chez nous un être, une manière d’être, un style de vie, un autre nous-même. »

Découvrir l’auteur

Découvrir son journal de confiné dans Télérama : https://www.telerama.fr/idees/journal-dune-confinee,-par-cynthia-fleury-etre-maitre-de-ses-heures-demande-de-connaitre-son-desir,n6630624.php

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